LE « DJIHADISME » FRANÇAIS FACE AU MIROIR GROSSISSANT DES MEDIAS

CPM06 2 décembre 2014 0

une_colloque_djihadSous l’égide du doyen Christian Vallar, de l’association Entr’Autres, de notre Club de la Presse et de son président Paul Barelli, universitaires, psychologues, criminologues, un sous préfet et des journalistes ont planché à la faculté de droit de Nice, en novembre dernier, sur le phénomène djihadiste.
Une première en France !

 

Le normand Maxime et le francilien Mickael, bourreaux présumés d’otages détenus par « l’Etat Islamique »(EI) sont-ils l’incarnation de ce que la philosophe Annah Arendt appelait, à l’occasion du procès d’Adolf Eichmann , « la banalité du mal » qui a ensanglanté le 20e siècle ? Ou bien, comme l’estiment les psychologues et universitaires de Nice et Paris 7 formant l’association Entr’Autres qui tâchent, depuis 2006, de  « comprendre, prévenir et réparer les départs pour le Djihad », révèlent-ils un phénomène qui ne peut se comparer à aucun autre dans l’Histoire de notre pays ?

Quels enjeux géostratégiques sont sous-jacents à ce mouvement djihadiste dans un Moyen-Orient, plus que jamais à feu et à sang ? Les mass-médias et notamment les chaînes d’info en continu où l’émotion prime souvent sur la raison, jouent-ils un rôle néfaste dans le développement de ce phénomène ? La (16e !) loi « anti-terrorisme » qui introduit la notion d’interdiction de sortie du territoire est-elle attentatoire aux libertés individuelles et publiques ?

Telles sont quelques unes des questions soulevées, au lendemain même de l’exécution de dix neuf otages par l’EI, au cours de deux colloques, prévus de longue date, à la fac de droit de Nice, et animés (parfois très animés !) par le président du Club, Paul Barelli (1). Ce, au moment où le département Alpes-Maritimes qui recèle le deuxième aéroport international de France et où des filières de recrutement ont été récemment démantelées à Nice et Cannes, fournit l’un des plus importants contingents de candidats au départ vers la Turquie-Syrie. Des candidats dont on ne peut définir un profil-type, qui se recrutent non pas dans les mosquées mais le plus souvent de façon diffuse sur Internet. Ils seraient actuellement entre 15000 et 18000 parmi lesquels 1130 français, à combattre sous les drapeaux noirs de l’EI, après avoir été emportés par cette dérive sectaire salafiste.

Les deux séances de débats qui se sont déroulées à quatre jours d’intervalle devant un large (dans tous les sens du terme) public n’ont, bien sûr, pas permis d’épuiser tous les sujets relatifs à ce phénomène complexe et inédit. L’approche psychologique, religieuse ou géopolitique ayant pris le dessus sur les autres thèmes de réflexion, notamment sur celui du rôle des médias, en témoignent les angles choisis dans les reportages de Nice-Matin, l’Humanité ou France 3 Côte d’Azur. C’est pourquoi les responsables de Entr’autres envisagent la tenue d’un nouveau colloque dès janvier prochain auquel, il faut l’espérer, les journalistes azuréens s’associeront en plus grand nombre.

Philippe Jérôme

(1) Principaux orateurs, Brigitte Erbibou, psychanalyste, Christian Vallar, professeur de droit public, doyen de la faculté de droit, Sébastien HUMBERT, sous-préfet des Alpes Maritimes, Patrick Amoyel, directeur des recherches freudiennes à l’Université de Nice, Christian Tafani, enseignant chercheur à l’Université de Nice, Xavier Raufer, criminologue, professeur à la Sorbonne, Mohammed Ham, psycho-clinicien, Pierre Devoluy , ex-grand reporter, formateur à l’école de journalisme de Nice.

Photo ©CPM06/P.Bellissent : De gauche à droite, à la tribune : Mohammed Ham, Patrick Amoyel, Paul Barelli, Xavier Raufer, Pierre Devoluy.

Pour télécharger le dossier de presse des colloques, cliquez ici. Pour voir le sujet sur France 3 Côte d’Azur, cliquez ici et regarder le 19/20 du 22 novembre 2014.

Commenter »

You must be logged in to post a comment.